Cela peut arriver à tout un chacun. Il se déclare subitement mais est souvent dû à une accumulation sur plusieurs mois ou années.

Les exigences de rentabilité forte, le manque de reconnaissance, les conflits éthiques et le surinvestissement sont les causes principales du burnout professionnel.

Aller travailler est devenu une corvée, la motivation n’est plus au rendez-vous, le sommeil non plus ? Vous êtes peut-être atteint d’un « out » lié au travail.

Les maladies liées au travail sont de plus en plus nombreuses. Entre « burn-out », « bore-out » et « brown- out », il n’est pas toujours évident d’y voir clair et de bien différencier ces maladies.

Le « Burn-out », une lame de fond chez les victimes

La plus célèbre reste le « burn-out », le syndrome d’épuisement professionnel. D’après une enquête de la CFDT menée en 2016, 36 % des personnes interrogées déclaraient avoir déjà fait un « burn-out ». Mais attention, cela n’a rien à voir avec un gros coup de fatigue ou un ras-le-bol.

Le « burn-out » est plutôt à considérer comme une lame de fond qui ronge ses victimes jusqu’à les faire craquer, la maladie va même s’immiscer dans la vie personnelle.

Le ministère du Travail lui a même donné une définition : c’est un « état d’épuisement physique, émotionnel et mental lié à une longue exposition à des situations exigeant une implication émotionnelle importante ».

Les symptômes sont divers et variés. Au travail, les personnes manquent souvent de confiance. Elles peuvent être particulièrement irritables, démotivées… Dans la vie personnelle, le « burn-out » peut être une incapacité à se déconnecter du travail, ou un repli sur soi. La maladie peut affecter le sommeil et même le corps, en se manifestant via des douleurs dorsales, des problèmes de peau ou autre.

Le « Bore-out », ou souffrir du manque de travail

Il y a également le « bore-out ». C’est un sentiment d’inutilité à cause du manque d’occupation. On parle de « zombie professionnel », il peut être ressenti comme une mise au placard. Certes, le salarié a un emploi et un salaire, mais les tâches à effectuer sont peu nombreuses et/ou inintéressantes. La situation peut créer une gêne, voire de la honte. On estime qu’entre 15 et 30 % des salariés sont touchés par ce syndrome. Les symptômes se rapprochent de ceux d’une dépression nerveuse. Les personnes atteintes de « bore-out » ont généralement du mal à se lever, sont souvent tristes, nerveuses, se dévalorisent…

Le « Brown-out », ou un travail qui n’a pas ou plus de sens

Le petit dernier est le « brown-out », soit une « baisse de courant ». Concrètement, il concerne les salariés dont le travail est en opposition avec leur éthique personnelle. Comme un écolo dans l’âme qui travaillerait dans une centrale nucléaire, par exemple. Cela peut également être le fait de ne pas ou plus comprendre le but de son travail.

Le « brown-out » a été mis en évidence par des scientifiques britanniques et suédois. Ils se sont basés sur les études de l’anthropologue américain David Graeber. Ce dernier dénonçait les « bullshit jobs » dans une tribune « Du phénomène des jobs à la con ».

Ce sont des activités dont on ne voit pas la finalité. C’est avec ce type d’emploi que les salariés perdent de leur motivation. David Graeber a émis une théorie sur le « brown-out ». À cause du développement des technologies, la société inventerait des métiers inutiles, notamment dans certains secteurs comme la finance, le conseil ou encore les ressources humaines.

Si vous vous reconnaissez dans ces descriptions, il ne sert à rien de lutter seul. Il ne faut pas hésiter à en parler à un médecin, qui vous aidera à vous soigner et vous entourer pour mettre un terme à cette période éprouvante.

Des solutions concrètes et rapides au burnout existent, des solutions qui passent par apprendre à plus s’écouter, à connaître ses limites et les accepter.

Véronique Migeon